lundi 12 septembre 2011

Assise III : ceux qui crient avant d'avoir mal

C'est une importante étude théologique que l'abbé de Cacqueray, supérieur du district de France de la Fraternité Saint Pie X a souhaité rendre publique, en indiquant qu'elle avait reçu approbation de Mgr Fellay, supérieur général de la même Fraternité. Sa publication, aujourd'hui, 12 septembre, en la fête du Saint Nom de Marie, instituée pour commémorer la victoire d ela Montagne Blanche qui sauva le catholicisme dans l'Empire, me paraît hautement significative. Certains, anticipant sur l'anticipation, semblent ici se prendre pour des sauveurs de l'Eglise. De quoi s'agit-il ?

Tout le monde attend avec impatience la réunion annoncée pour le 14 septembre à la Commission Ecclesia Dei. On connaît la résolution de Benoît XVI : recréer l'union avec la Fraternité Saint Pie X, en offrant à ses supérieurs un Pont d'or, non pas en devises ni en métal précieux, mais un pont d'or institutionnel, quelque chose comme un Ordinariat des traditionalistes dans le monde.

Certes les communautés Ecclesia dei sont, dit-on avec quelque complaisance, très opposées à cet accord qui donnerait au fils prodigue davantage qu'au fils aîné, comme dans l'Evangile. Il me semble qu'en l'état actuel des choses le calcul du fils aîné - avec son éventuelle colère rentrée ou revendiquée - est un mauvais calcul, car nous avons tous à retirer quelque chose, pour le bien de la cause, du séisme qu'engendrerait un tel accord.

Mais l'hostilité la plus grande à cette signature historique, on la trouve certainement au sein même de la FSSPX, comme le montre la publication de ce texte sur Assise III, juste deux jours avant la réunion du 14 et alors que, la réunion d'Assise étant fixée au 27 octobre, en soi rien ne pressait pour une telle mise au point.

La publication de cette étude théologique est indéniablement un geste politique, qui montre l'inquiétude des supérieurs locaux (en particulier français) devant un possible bouleversement de la situation canonique de la FSSPX. Que peut-on en tirer sur les résolutions de Mgr Fellay lui-même ? Pas grand chose. Le Supérieur n'a pas pu ne pas donner son accord à un article qui reprend des textes de sa propre plume. Mais que pense-t-il de cette publication ? Compte-t-il l'utiliser à Rome pour gagner du temps et essayer encore de ne pas signer, sans pour autant rompre les contacts et en s'inscrivant, comme il le répète désormais, dans la feuille de route qui, à moyen terme, doit voir le rapprochement tant attendu ? Simple supputation. Mais il me semble que cette perspective est plausible.

D'autant que la seule structure canonique acceptable pour la FSSPX, étant donné l'attitude de l'épiscopat un peu partout dans le monde, est ce que l'on appelle un Ordinariat traditionaliste (comme il y a un ordinariat aux armées ou désormais un ordinariat pour les anglicans convertis au catholicisme). Créer un ordinariat (et non une simple administration apostolique) c'est conférer au supérieur de la FSSPX une juridiction immédiate sur tous les fidèles qui se réclament de lui. On est au-delà d'un bricolage juridique. Cela signifierait que le supérieur de cette structure aurait par lui-même une légitimité pastorale sur ses ouailles, sans relever des Conférences épiscopales puisqu'elles sont nationales et que la Fraternité est Internationale. On conçoit que Mgr Fellay ne puisse pas refuser si beau cadeau ! Un cadeau qui peut changer énormément de choses dans l'Eglise en créant une autorité traditionaliste, ne relevant d'aucune conférence épiscopale mais du pape seul (et sans doute de la Commission Eclesia Dei ?)

Arrivera-t-on à un tel résultat dès le 14 septembre ? Sans doute pas. Mais c'est bien là que mène la feuille de route, revendiquée des deux côtés. N'ayons pas la prétention de gêner ou d'empêcher cette feuille de route, à laquelle je le répète, Mgr Fellay tient autant que le pape.

Dans ce contexte, l'étude publiée par l'abbé de Cacqueray, si précise et apparemment rigoureuse soit-elle, laisse l'observateur un peu perplexe. Pourquoi crier avant d'avoir mal ?

Et ce d'autant que les textes cités scrupuleusement en notes montrent bien que la démonstration (qui consiste à dire que Assise III = Assise I et que Mgr Fellay doit répondre au nouvel Assise comme y répondit naguère Mgr Lefebvre : par la désobéissance et la dénonciation du scandale) est une démonstration qui "patine".

Elle m'évoque ce que l'on trouvait cet été sur la Porte Latine, site de la FSSPX en France, à propos des JMJ de Denver (1993). Ces textes étaient publiés pour contrer les JMJ de Madrid (2011). Ici Assise I (1986) est utilisé contre Assise III (2011).

Qu'y avait-il de contestable dans le sommet interreligieux organisé par Jean-Paul II à Assise en 1986 ? Il me semble que toute la critique que l'on peut en faire tient dans cette phrase de Jean Paul II, qui explique tous les écarts et les débordements, Bouddhas sur des autels chrétiens etc. : "Les diverses religions sont des limitations de l'unique dessein divin de salut". Pour le dire d'un mot : on s'exposait dans la pratique, avec une telle formule, à confondre dans un même élan la religion qui est bonne parce qu'elle est naturelle au coeur de l'homme (cf. Somme théologique IaIIae Q81 sur la vertu de religion) et la religion surnaturelle qui seule sauve, en donnant la vie éternelle, c'est à dire en faisant participer les hommes sauvés à la vie que Dieu veut leur donner. Mgr Lefebvre a eu raison de tirer la sonnette d'alarme et de dénoncer une telle ambiguïté entre nature et surnaturel, une telle manière de surnaturaliser le naturel ou l'humain. le cardinal Ratzinger l'avait fait d'ailleurs lui-même à sa façon à l'époque. Il avait écrit sur ce sujet des textes de critique théologique qui sont recueillis dans Foi, vérité, tolérance (2002), dans lesquelles il réclame la plus grande prudence dans l'organisation de tels sommets.

Le pape va-t-il manquer à cette prudence ? Il est trop tôt pour en être sûr. Mais les phrases de Benoît XVI citées par l'auteur de l'étude montrent bien que des précautions sont prises pour éviter l'indifférentisme religieux qu'engendre fatalement de telles confusions entre nature et surnaturel.

Que constate-t-on dans l'organisation d'Assise III ?

Voici une liste non limitative des précautions prises par Benoît XVI :
1- Les responsables religieux sont réunis pour "prier ou réfléchir" en silence. Prier ou réfléchir : les deux mots sont utilisés. Ce n'est pas pour rien. il ne s'agit pas de donner une valeur surnaturelle ni même une valeur de prière à toutes les méditations de toutes les religions (Communiqué du 2 avril).

2- Les responsable religieux doivent comprendre que "leur foi religieuse" est "un service de la paix dans le monde" (Message pour la paix 1er janvier 2011). Il n'est pas écrit que toutes les fois religieuses participent à l'unique dessein divin de salut : là on surnaturaliserait des religions qui n'ont aucune valeur de salut et qui, par elles-mêmes, expriment seulement la nature (bonne et mauvaise : ambigüe) du coeur de l'homme.
Ces religions expriment la nature bonne de l'homme comme le souligne saint Thomas, en rendant l'hommage de la créature au créateur dans l'action de grâce, ce que tout homme peut faire.
Mais elles peuvent aussi, ces religions, exprimer la nature mauvaise de l'homme. Il existe, à travers la canonisation de la violence et de la guerre sainte par exemple, à travers des rites barbares de transe de meurtres et de cannibalisme, des vices de religions.
Lorsque le pape demande aux religions de se concevoir elles mêmes comme un service de la paix (et non une caution de la violence, dix ans après le 11 septembre la précision est importante), il accomplit un geste important et légitime. Il demande aux religions de se conformer à la vertu naturelle de religion, sans tomber dans les excès qu'engendre trop souvent l'instinct religieux dans l'homme.

3- Ce faisant, loin de mettre le catholicisme à égalité avec les autres religions, il manifeste son leadership naturel d'homme en blanc sur toutes les autorités religieuses du monde. Cette autorité morale qu'il donne, à travers sa personne, au catholicisme est une expression de la royauté sociale du Christ, mais non de sa royauté divine, de sa royauté surnaturelle et salutaire. Pour reprendre une formule de Maurras, à Assise III le pape agira au nom de l'Eglise de l'ordre, dans son rôle social universel, et pas au nom de l'Eglise du Christ dans son rôle salutaire et surnaturel. Peut-on distinguer ainsi l'ordre naturel et l'ordre surnaturel ? Toute la tradition thomiste l'accepte.

4- Dans le communiqué du mois d'avril, le pape parle aussi d'un pèlerinage silencieux, symbolisant la recherche de la vérité. Le concept de recherche d ela vérité est difficile à manier, certes. mais il est absolment orthodoxe. Imaginez que vous partiez faire un goum avec un de vos amis bouddhiste ou musulman : où serait le pb ? Dans le caractère éventuellement publique de cette initiative ? Même pas. Quel mal y a-t-il à figurer la quête de la vérité dans une marche silencieuse ? Certes la quête chrétienne est lourde de ce qu'elle a trouvé ou de ce qu'elle sait devoir trouver. Eh bien ! Il faudra le préciser. Le pape le précise d'ailleurs un peu déjà lorsqu'il demande aux responsables religieux de "s'unir à son chemin" à lui...

5- Fait doctrinal important, il n'est pas question de la tristement célèbre "unité spirituelle du genre humain" à laquelle se référait, en une sorte d'incantation, le premier paragraphe de Lumen gentium. Cette unité spirituelle du genre humain, c'est un concept maçonnique, imaginant l'impossible fusion de toutes les traditions humaine, pas un concept catholique. Nous savons que spirituellement l'humanité ne s'unira que dans le jugement du Christ qui constitue d'ailleurs l'ultime phase da sa glorification, comme on peut le lire au chapitre 17 de saint Jean. Et par son jugement le Christ unit, mais aussi il sépare les brebis des boucs... Eh bien ! De manière opportune, cette unité du genre humain, lorsque Benoît XVI en parle, elle se réduit à la paix qui doit régner entre les nations, à un idéal humain de prospérité et non à une sorte d'apocatastase de toutes les religions en une. C'est "le chemin du dialogue et de la fraternité dans un monde en mutation". Ce n'est pas la babélisation appelée et attendue comme une sorte de salut monstrueux.

Ces cinq points peuvent apparaître comme... des points de détails. Je crois au contraire qu'il suffise à lever les ambiguïtés théologiques qui pesaient sur Assise I.

On peut penser que le geste sera plus fort que le message dans un tel événement auquel on souhaite d'emblée une répercussion de masse. Mais pour être sûr de cela, il aurait fallu attendre l'événement lui-même. Pas crier avant d'avoir mal. Et pas instrumentaliser la perspective d'Assise III de cette façon catégorique et insuffisamment respectueuse de la lettre des textes pontificaux, comme si l'objectif était de justifier d'avance une non-signature, ce qui ne paraît pas conforme à la fameuse "feuille de route".

Que peut-on dire en défense de Benît XVI ? Le pape avait le choix entre deux attitudes : soit il se détournait d'Assise (et il laissait un de ses successeurs reprendre en pire la théologie potentiellement indifférentiste de Assise I) ; soit il corrigeait Assise, pour éviter que l'on puisse faire de Assise I une tradition... bien assise.

C'est de cette dernière manière, et donc pour le bien, qu'il faut pour lors interpréter l'attitude de Benoît XVI, étant donné les réticences qu'il a produites dans le passé et les corrections "benoîtes" qu'il introduit dans le présent (texte du 1er janvier et Communiqué du mois d'avril) sur ce sujet. Je peux me tromper. J'ai fait partie de ceux qui ont signé l'année dernière une demande respectueuse de précisions théologiques au pape. Il me semble que ces précisions sont données petit à petit, j'allais dire justement : "benoîtement".

Elles ne sont pas assez claires ? Peut-être mais elles vont toutes dans le même sens et laissent bien augurer d'une manifestation qui sera très observée par les experts, à défaut d'être suivie par les masses.

17 commentaires:

  1. Votre billet m'a incité à lire (en diagonale, faut pas abuser !) "l'importante étude théologique" de l'abbé de Caqueray et je n'ai pas été déçu ! C'est plutôt divertissant : appeler Polyeucte à la rescousse consiste plutôt à aller chercher sa théologie chez Corneille que dans le magistère ! De même que citer "un journaliste du Figaro" comme argument d'autorité, c'est aussi aller chercher sa théologie là où on l'attend le moins !! Enfin, flinguer Assise avec Teilhard permet de finir de noyer le poisson car on aimerait bien que Caqueray nous expose les erreurs "theologiques" de Teilhard avec la même pertinence que celle qu'il manifeste dans "cette étude" !
    Bref, j'ai l'impression, au vu des réactions ici et là, que les fidèles de la FSSPX commencent à se lasser des approximations de certains prêtres qui s'érigent en censeurs sur la base de notions qu'ils ne semblent vraiment pas maîtriser... Et Caqueray nous donne un parfait exemple de salmigondis mélangeant des considérations politiques, morales, sentimentales, de comptoir... avec fort peu de théologie !
    Au passage, j'aimerais bien qu'on m'explique comment comprendre cette phrase du catéchisme de St Pie X : "Les infidèles sont ceux qui ne sont pas baptisés et qui ne croient pas en Jésus-Christ ; soit qu’ils croient à de fausses divinités et les adorent, comme les idolâtres ; soit que tout en admettant le seul vrai Dieu ils ne croient pas au Christ Messie : tels sont les mahométans et autres semblables".
    D'un point de vu objectif, nous avons le même Dieu que les musulmans : mais que veut dire St Pie X ici ?

    PS : prions pour ce 14 septembre, Exaltation de la Ste Croix, car l'acceptation de Mgr Fellay pourrait changer l'avenir de l'Eglise...

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  2. Cher père abbé,
    Je suis heureux du regard évangélique que vous portez sur ce prochain rendez-vous d’Assise III. De fait, il s’agit de rejoindre pour un moment l’ordre naturel où s’inscrivent les religions du monde, avec leurs limites et leurs défauts qui sautent à nos yeux, il s’agit de parler un instant un langage qu’elles peuvent recevoir, et d’abord un langage de paix et d’amitié, de faire un bout de chemin avec elles (Mt 5:41). A Assise, le pape rejoint des pèlerins incrédules (Lc 24:16). Le Christ est allé vers tout homme, sans prononcer d’exclusion de principe. En contradiction avec le pape pèlerin d’Assise, la FSSPX tourne en rond dans ses ratiocinations orgueilleuses qui la conduisent à prononcer de pathétiques sentences d’excommunication de la parole magistérielle. Croyez-vous qu’un Ordinariat pourrait suffire à Mgr Fellay et à l’abbé de Cacqueray ? C’est un « Supérariat » qu’ils attendent !

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  3. Je ne crois pas un seul instant que B 16 offre un quelconque ordinariat ou administration apostolique ou prélature personnelle à la FSSPX.

    Ce serait un tollé tant dans l'Eglise qu'à l'extérieur et cela déclencherait probablement un autre schisme, mais alors de grande ampleur principalement en France, en Allemagne et en Autriche(Wir sind die Kirche).

    C'est ce qu'à bien compris Fellay avec son baroud d'honneur. Il sait que quoi qu'il fasse ou qu'il dise il n'obtiendra rien, nada. Personne ne peut lui faire confiance car même s'il se renie (et l'on comprend qu'il hésite à le faire), il se rétractera le lendemain à la manière de Marcel Lefebvre.

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  4. Sans rentrer dans le coeur du débat, je mentionnerais (si vous le permettez) que la fête du Saint Nom de Marie ne doit rien à la Montagne Blanche, mais tout au Kahlenberg( le mont chauve)
    http://missel.free.fr/Sanctoral/09/12.php
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_la_Montagne_Blanche

    Bon courage à ceux qui pensent faire leur salut en enseignant la théologie au Pape ...

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  5. Je ne suis pas compétent pour discuter de théologie; mais, d'une façon oblique, je dirai que l'abbé Caqueray prend un ton inquisitorial. Au vu de sa photographie, il me rappelle d'ailleurs certains portraits d'inquisiteurs du 17° et 18° siècle qui, à vrai dire, manquent de chaleur humaine : lèvres minces, rictus figé, retard acéré de justiciers... Je me demande qui manque de charité chrétienne, est-ce lui ou est-ce moi?
    Puisse Benoît XVI réussir dans son projet d'unir et de réunir les Chrétiens de différentes obédiences ou dissidents! Il a du pain sur la planche, si je puis dire. Continuez vos courageuses et lucides mises au point, Monsieur l'abbé.
    Willy

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  6. "La fête du S. Nom de marie doit son institution à la victoire qu'en 1683 les chrétiens ont remportée sur les Turcs, sous les murs de Vienne, en Autriche."
    Missel de Dom Gérard, imprimatur 31 Julii 1959

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  7. Une info pour Antoine

    Polyeucte de Mélitène est un martyr ayant réellement existé, persécuté sous le règne de Valérien à la seconde moitié du IIIème siècle.

    Rassurez-vous, le Christ n'est pas un personnage créé par Mel Gibson.

    Vous vous érigez en censeur sur la base de notions que vous ne semblez vraiment pas maîtriser...

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  8. Quel manque de charité!!
    Vous êtes tous prêts à accepter des membres de fausses religions dans l’Église catholique mais surtout pas les traditionalistes......Vous les critiquez et pourtant,n'est-ce pas grâce à Monseigneur Lefebvre que nous avons toujours la messe de St Pie V,et à ses disciples? Quel manque de reconnaissance!
    Et pour Antoine,revoyez votre catéchisme...OSER dire que nous avons le même Dieu que les musulmans? Que dites-vous du commandement du Christ:
    Tu adoreras le Seigneur ton Dieu et tu ne rendras de culte qu’à Lui seul?
    A quoi servent alors tous ces milliers de chrétiens qui meurent martyrs encore de nos jours?
    Les Imams appellent eux-mêmes a tuer les chrétiens.....alors votre théorie ne doit marcher que dans un sens,il faudrait peut-être mettre au courant certains musulmans !!! (ne craigniez rien vous avez le même Dieu)
    Non franchement en lisant tous vos commentaires qui manquent tellement de charité: en appelant des prêtres par leur nom,en critiquant gratuitement la photo de monsieur l'abbé de Cacqueray(je demande alors a voir celle de Willy.....)en voyant votre mauvaise foi,et lisant vos commentaires vous donnez un aperçu de l'ambiance qui règne au Centre ST Paul.
    Et bien cela ne donne pas envie de vous y rejoindre. Je vous souhaite un jour de voir plus clair et que Dieu fasse cesser cette crise destructrice de l’Église catholique!

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  9. Bonsoir Antoine.
    Petite explication des bases du catéchisme: "Les infidèles sont ceux qui ne sont pas baptisés et qui ne croient pas en Jésus-Christ ; soit qu’ils croient à de fausses divinités et les adorent, comme les idolâtres ; soit que tout en admettant le seul vrai Dieu ils ne croient pas au Christ Messie : tels sont les mahométans et autres semblables".
    Cela signifie que les hommes qui croient à un autre Dieu que la Ste Trinité sont hors de l'Église. C'est aussi simple que cela. Dieu s'est révélé au moment de la vie terrestre du Christ comme un Dieu trinitaire. L'Église a reconnu cette vérité comme dogme à la lumière des Écritures et de la Tradition (les deux seules sources du dogme), cela signifie qu'il est obligatoire d'y croire pour être sauvé.
    les païens : ils ne reconnaissent aucune des trois personnes de la Ste Trinité puisqu'ils adorent d'autres « divinités » qui n'existent en rien.
    Les gens qui se réfèrent encore au Judaïsme : ils ont refusé le Christ, deuxième personne de la Ste Trinité, et ne crois pas en un Dieu en trois personnes. Ils sont donc aussi dans l'erreur.
    Les Musulmans : ils voient en Jésus un prophète, mais non l'incarnation de Dieu Lui-même. Ils ne croient pas que Dieu est Trinité, ils sont donc dans l'erreur. De plus la profession de foi musulmane est en opposition avec cela : « il N'existe PAS d'autre Dieu qu'Allah... » . Ils sont donc aussi dans l'erreur.
    Les Bouddhistes : ils ne croient pas en une divinité personnifiée, mais en une divinité présente de manière diffuse dans les êtres... Ils sont donc aussi dans l'erreur.

    Qu'a dit le Christ ? « Je suis la voie, la vérité et la Vie ». Il est le seul et unique chemin de Salut, par la vérité. Cette vérité réside dans l'adhésion de l'intelligence à la Foi catholique qui se reçoit et se transmet, mais en aucun cas se discute ! Refuser la Foi, c'est refuser le Christ. La Foi est aussi du domaine de la confiance, cela veut dire confiance dans l'enseignement du Christ transmis par son Église.
    C'est ce que veut dire St Pie X par cette phrase, et pour être catholique et enfant de Dieu, vous devez faire vôtre cette vérité.
    Assise va à l'encontre de cette vérité en jetant le flou sur les différences entre religions, cela fait croire que l'Église à quelque chose à recevoir de l'erreur. L'Église est détentrice de la Vérité, et son rôle est d'enseigner les nations et de les baptiser (cf. Ascension). Sinon, pourquoi meurent les martyrs ? St François Xavier a-t-il perdu son temps ? St Théophane Vénart a-t-il été décapité pour rien ? NON ! Ils sont des martyrs du Christ, et la FSSPX ne fait que suivre cet enseignement qui est celui de l'Église depuis 2000 ans (enseignement délité, flouté, dissolu depuis Vatican II).

    Merci à Bérengère qui rappelle qu'une base élémentaire de la charité est de ne pas critiquer bassement le visage d'un personne, qui plus est d'un homme consacré qui a donné sa vie à Dieu.

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  10. Chers amis,

    Ecartons d'emblée, comme l'a fait la mule du pape confiée au cardinal Levada, la peau de banane qu'avait voulu glisser l'abbé de Cacqueray sur cette réunion du 14 septembre et sur laquelle Rome a la sagesse de fermer les yeux, comme elle ne reprend pas vertement les velléités autrichiennes de désobéissance disciplinaire manifestes et publiques, laissant les outrances à la polémique et les trublions dans leur rôle, en se réservant de gouverner l'Eglise avec sagesse et discernement et le calme, non pas des vieilles troupes, mais des généraux d'expérience.

    Remercions aussi Antoine de savoir lire et de ne plus permettre, en se basant sur Le catéchisme de Saint Pie X, que l'on assimile aux idolâtres les religions monothéistes en faisant fi de l'histoire, ne serait-ce que parce qu'il est peut-être obligatoire de croire en un Dieu trinitaire, mais ce n'est pas évident, et une chose est déjà de reconnaître un Dieu Unique, une autre tout aussi remarquable est de donner au Christ un rang plus élevé relativement aux fins dernières de l'Islam qu'au prophète Mohamed, une dernière est d'être en mesure d'assimiler le Christ au Messie. Qui sont alors les idolâtres ? Il semble que cette appellation doive être réservée à ceux qui s'obstinent à rester païens et à adorer des divinités qui montent de la terre, des forces thelluriques, des manahs ou des spectres de ces forces ou de ces énergies, qui sont des transcendances terrestres au lieu de descendre du ciel.

    Mais ne nous attardons pas, l'article de l'abbé de Tanoüarn nous donne assez de matière pour l'aborder enfin.

    Il me semble tout d'abord abusif d'envisager un ordinariat pour la communauté traditionaliste, ne serait-ce que parce que cette initiative créerait un précédent, qui n'est nullement assimilable à la reconnaissance que l'on se prépare à octroyer aux anglicans revenant dans le giron de Rome. Car cela reviendrait à avaliser le fait que les traditionalistes étaient d'une autre confession que les autres catholiques dont ils portaient haut la bannière. Sans cela, il faudrait aussi doter d'un ordinariat international toutes les mouvances du catholicisme, ce qui aboutirait à creuser l'écart entre ses diverses familles de pensée. Il est vrai que cet ordinariat spécifique aux traditionalistes paraît requis par le fossé qui les sépare des conférences épiscopales ; mais la cause en est peut-être à rechercher dans les calomnies systématiques et quasi quotidiennes qui se diffusent dans la tradisphère sur le moindre fait et geste d'un évêque qui n'a pas l'heur de rencontrer les "préférences" de ces juges toutes catégories que sont les prêtres et les fidèles de la Tradition, successeurs des apôtres à la place de ceux qui en ont reçu l'onction par le Sacre !

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  11. (Suite)

    Quant aux précautions que prend Benoît XVI pour ne pas faire d'assise III la copie conforme d'Assise I, elles me semblent appeler quelques commentaires :

    - Vous semblez donner raison à Benoît XVI de ne pas reprendre la phrase de Jean-Paul II qui fait des "diverses religions des limites (à) l'unique Dessein divin de salut". Le terme de "limites" a sans doute été excessif ou malheureux de la part du bhx Jean-Paul II. Pour autant, il me semble que la Foi ou la croyance sont toujours supérieures et un élan plus complet vers la Transcendance que les religions, que le pape a beau jeu d'exhorter à ne pas canoniser la violence, mais il devrait balayer devant la porte du catholicisme!Certes, aucun de nos saints n'a été cannibal ; mais on en sait, et non des moindres, Saint-Bernard en tête, qui furent des prêcheurs de Croisade et qui n'ont pas été pour autant descendus de nos autels, la procédure n'existe pas, et heureusement !

    Le fait de surcroît que cette précision soit apportée en faisant référence au 11 septembre n'arrange rien. Car la commémoration des trois mille morts du 11 septembre, au regard du silence quotidiennement opposés aux morts du fait de catastrophes moins médiatisées et plus généralement de la malnutrition ou de l'insuffisance de soins, effets du désordre mondial, tend à suggérer malencontreusement que le Siège de Pierre a décidément pris le parti de rester fidèle à l'impérialisme par lequel il s'est originairement politiquement imposé dans le monde, après que le christianisme eut commencé de s'étendre depuis césarée de Philippe jusqu'à Rome, par la géniale intuition d'un citoyen romain natif de Tarse.

    De ne pas souhaiter qu'il y ait collusion césaropapiste entre le Siège de Pierre et l'impérialisme du moment n'empêche pas de saluer la trouvaille très heureuse qui vous fait poser cet acte d'assise comme une déclinaison moderne de la royauté Sociale (et morale) de NSJC, qui doit trouver un visage en phase avec le mondialisme transnational, qui est un fait que peut assumer l'universalisme catholique, à condition de ne pas cautionner la perte des identités populaires que ce mondialisme veut charrier derrière lui.

    Cette acte de royauté morale ne doit pourtant pas exclure a priori de se mettre mystérieusement au service de la volonté du Christ de "tout attirer à Lui quand Il SeraElevé de terre" (Jean 12-32). Car ce n'est pas parce que "l'unité spirituelle du genre humain" vous paraît un monstre salvifique à l'échelle de cette terre, monstre particulièrement exposé dans le phénomène de foire que peut devenir une manifestation spectaculaire comme Assise, que celle-ci ne peut pas servir au salut des âmes d'une manière que seule, connaît la Providence.

    Du reste, c'est une invite mondiale à l'évangélisation, qui met peut-être en berne l'annonce immédiate, mais rien n'interdit aux clercs et aux laïques de surfer sur la vague médiatique issue de la primauté du geste visible sur les intentions correctrices du souverain pontife ! Rappelons qu'à l'origine antique du dialogue, il n'y a nullement la mollesse, mais la volonté de convaincre. Socrate savait entortiller ses interlocuteurs dans des questions qui n'avaient rien à envier à celles des scholastiques qui s'en sont passablement inspirés ! Il nous suffit de dialoguer avec le même respect mêlé d'un tout aussi impétueux désir de persuader !

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  12. Tiens, une attaque coordonnée de piedistes ! (comment l'anonyme de 19:57 sait-il que l'anonmye de 19:33 se prénomme Bérengère ?) mais dont aucun ne répond aux interrogations ! Oui, nous avons bien le droit de nous ériger en censeurs puisque l'abbé de Caqueray nous en donne le légitime exemple ! Et puisque lui critique des aspects sur lesquels il n'a aucune mission, je ne vois pas pourquoi Willy ne pourrait pas relever à son tour ses caractéristiques physiques...
    Que Polyeucte ait existé, je ne l'ignorais pas. Mais son histoire nous est parvenue par Corneille plus que par le martyrologe catholique donc je soulignais cette référence étrange pour montrer combien la culture et les références de l'abbé de Caqueray sont plus littéraires et politiques que religieuses...
    Par ailleurs, c'est bien le catéchisme de St Pie X qui indique que les Musulmans reconnaissent le mêm Dieu que les catholiques. Les explications embrouillées et hors sujet de l'anonyme de 19:57 n'apportent rien au dossier... Dommage.

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  13. @ l’anonyme du 14 septembre (19h57)
    Votre leçon de catéchisme selon saint Pie X, assénée à coups de trique, illustre assez bien le problème des lefebvristes. Leur vision de la mission de l’Eglise n’a pas bougé depuis « Tintin au Congo ». Comment ne pas préférer Vatican II aux formules terroristes que vous employez ? – à propos du Dieu Un et Trine : « il est obligatoire d’y croire pour être sauvé ». Vous aurez beau dire, vous n’empêcherez pas les catholiques de penser que Dieu n’a pas besoin de vous pour décider qui sera sauvé.

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  14. Denis a écrit :

    Leur vision de la mission de l’Eglise n’a pas bougé depuis « Tintin au Congo ».

    Je voudrais préciser (et je suis loin d'être un traditionnaliste) tant ce propos me semble réducteur, que Mgr Marcel Lefebvre lorsqu'il était Archevêque de Dakar s'est employé inlassablement à africaniser l'Eglise, à promouvoir un clergé "indigène" (comme on disait alors) et qu'il s'est effacé en laissant comme successeur un Prélat africain dès que le Pape le lui a demandé. Il était très aimé des populations tant catholiques que musulmanes ou animistes et il a été très regretté.
    Pouquoi est-ce que personne ne rappelle jamais ces faits ? Heureusement au Sénégal on s'en souvient encore.

    Et dire qu'il y a des imbéciles pour dire que l'Eglise est raciste et colonialiste.

    Cet été dans ma paroisse de villégiature, il y avait un prêtre africain et tout le monde était frappé par le respect et le zèle qu'il mettait quand il célébrait la messe et le temps qu'il passait en prière devant le Saint-Sacrement. Cela nous changeait de l'activisme brouillon de notre curé habituel.

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  15. Bonsoir,

    je suis l'anonyme de 19:57, et je m'appelle Louis. Je connais en effet l'anonyme de 19:33, Bérengère. C'est elle qui m'a parlé de cet article et des commentaires qui suivaient.

    Enfin, pour répondre à quelques interrogations :
    Oui, il n'y a qu'un seul Dieu pour tous les hommes. Mais ce Dieu s'est révélé aux hommes, et pour cela Il s'est incarné. Jésus-Christ est vrai Dieu, vrai homme qui a accompli l'Ancien Testament par le Nouveau.
    Oui, il est obligatoire de faire confiance à ses enseignements pour être sauvé. « Qui ne mange ma Chair et ne boit mon Sang n'aura pas de part avec Moi ». C'est la base de la Foi catholique qui se reçoit au Baptême et s'enrichit par une vie de prière et de sacrements. Tous ceux qui refusent le Christ ne peuvent se sauver, car ils refusent la seule voie de salut.
    Les musulmans adorent un Dieu qui n'existe pas. Si vous pensez que Dieu n'est pas Trinité, alors qu'Il l'est, vous n'adorez rien ! Vous rendez un culte au néant.
    Certes, seul Dieu est juge, et un homme d'une autre religion peut être sauvé s'Il recherche la vérité de manière réelle et observe les commandements de la Loi Naturelle (ne pas tuer, honorer son père et sa mère, etc.). Mais il n'empêche que le catholicisme sauve, et l'Islam, le Judaïsme et toutes les fausses religions damnent.
    La mission de l'Église est donc de faire connaître Jésus-Christ aux hommes pour leurs donner le salut. Assise va à l'encontre de cette mission (à moins qu'Assise III soit dans un esprit radicalement opposé aux précédents, ce qui ne semble ne pas être le cas). Pourquoi cela ? Parce que cette réunion jette le flou sur les différences entre les religions. L'Église s'abaisse au niveau des autres, et le commun des mortels voit dans cette réunion inter-confessionnelle une discussion pour trouver une base commune et aller vers des principes communs tels que la paix dans le monde.
    Mais la paix par exemple n'est possible qu'en Dieu seul ! Les pays musulmans ou autres ne peuvent être source de paix dans le monde.
    Si Assise était l'occasion de montrer et démontrer aux fausses religions qu'elles se trompent, alors cela serait utile. Mais demandez autour de vous, pour vous Assise c'est quoi ? Les gens vous diront que c'est une marche vers une base commune pour obtenir la paix dans le monde.
    Le plus utile pour le moment est de prier pour que l'Église retrouve son rayonnement d'antan, qu'Elle soit une source de salut et de refuge pour tous les hommes de bonne volonté. Commençons par parler autour de nous de Jésus-Christ, de montrer ce qu'Il a apporté aux hommes. Prions pour la conversion des infidèles, offrons nos épreuves quotidiennes pour cela. Et ne cessons jamais d'aimer Dieu et de lutter chaque jour contre nos défauts pour mériter un jour de le contempler en Paradis.

    Que Dieu ouvre les yeux des hommes qui Le recherchent de manière réelle pour les amener au Baptême. Bonsoir !

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  16. Merci, Julien, de mettre dans le même panier l'étude "théologique" de l'abbé de C. et les révoltes intestines de certains clercs autrichiens, vous m'avez bien fait rire ! Effectivement, l'outrance des uns rejoint celle de l'autre et le tout ne mérite qu'un peu de commisération et beaucoup de prières, tout en restant fermement attaché à Pierre qui est le fondement de l'Eglise.

    Louis : votre verbiage ne démontre que votre peu de capacité à lire et à méditer... Vous ne répondez pas à St Pie X dont j'ai cité le catéchisme, si ce n'est pour sembler affirmer qu'il a tort... Bref, vous triez dans le magistère y compris dans celui antérieur à VII ! On nage en plein libre examen...

    Quant à vos considérations sur Assise III, elles n'engagent que vous car elles ne sont que le condensés de vos jugements téméraires et de vos pétitions de principe. j'aime beaucoup votre argument qui consiste à dire "demandez autour de vous" !!! Après tout, laissons effectivement l'Eglise aux avis et aux votes des téléspectateurs comme ils le font pour Lofstory et les autres billevesées de votre génération ! Mais vous qui êtes si soumis au moindre texte de la FSSPX vous semblez oublier la vénération que nous devons avoir pour notre Mère l'Eglise ainsi que la considération qu'il faut réserver à celui qui représente le Christ en terre : ses paroles ne doivent pas être analysées à travers le prisme de votre concierge ou du plus grand nombre des ânes bêlant (si tant est...)

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  17. Bien, il semble bien compliqué de s'entendre sur ce sujet...
    Je trouve les explications de notre cher abbé de Tanouarn assez recherchées, voire sophistiquées...
    Il n'empêche qu'on aurait pu se passer de cet assise : on s'en serait mieux porté ! Ce qui est étrange avec cet oecuménisme, c'est qu'on n'en voit pas de trace dans l'Evangile. Pourtant le Christ a bien dû rencontrer des gens qui croyaient différemment, même à l'époque ? Pourquoi aller rechercher les autres religions de la sorte quand on est le Vicaire du Christ ? Je comprends mal. Abbé de Caqueray ou pas d'ailleurs.

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