jeudi 8 juillet 2010

[Abbé Guillaume de Tanoüarn - Respublica Christiana] Un blog pour Respublica Christiana : c’est aujourd’hui la chrétienté

Respublica Christiana en est à son troisième numéro. Elle se veut une revue d’idées attestant le dynamisme et l’audace intellectuelle des traditionalistes français à Paris. Dynamisme, audace, ces deux mots d’ordre devaient nous faire aboutir sur Internet. Laurent Tollinier, qui anime la réalisation de la revue, organise les dossiers, commande les articles, lance aujourd’hui ce nouveau Blog et il m’a demandé quelques mots sur l’état d’esprit dans lequel s’organise cette nouvelle aventure virtuelle.

Le Blog sera rattaché au site du Centre Saint-Paul. Il offrira de nouvelles perspectives, des débats avec éventualité de publication papier, comme nous l’avons fait pour le dernier numéro de la Revue en publiant le débat du Metablog sur Oskar Freisinger et l’interdiction des minarets.

Notre objectif ? Défendre et illustrer l’aujourd’hui de la chrétienté. Le libéralisme sans entrailles et le bougisme qui va avec sont les dernières idéologies, subsistantes à la désaffection post-soixante-huitarde. Que reste-t-il, après cela ? Encore et toujours le christianisme. On nous rebat les oreilles avec la post-modernité et on a raison : la modernité s’était construite contre la tradition occidentale et chrétienne. Mais, de cette tradition, il ne reste rien aujourd’hui. Sociologiquement la chrétienté a disparu. Mais, spirituellement, elle est le recours dans la grande quête du sens qui traverse les viscères de l’animal humain.

« Qui sait si la raison de l’existence de l’homme ne serait pas dans son existence même, écrivait La Mettrie dans ce petit traité qu’il a appelé avec éloquence : L’homme-machine. Peut-être a-t-il été jeté au hasard sur un point de la surface de la terre, sans qu’on puisse savoir ni comment ni pourquoi ; mais seulement qu’il doit vivre et mourir, semblable à ces champignons qui paraissent d’un jour à l’autre, ou à ces fleurs qui bordent les fossés et couvrent les murailles » (éd. Mille et une nuits p. 54)

Dans cette perspective, pas de doute, il nous reste à… manger ! « Quelle puissance d’un repas ! s’écrie La Mettrie. La joie renaît dans un cœur triste, elle passe dans l’âme des convives qui l’expriment en d’aimables chansons, où le Français excelle. Le mélancolique seul est accablé, et l’homme d’étude n’y est plus propre » (p. 25)… Mais l’homme normal y trouve son salut. Dans cette perspective, il est vrai, point n’est besoin de blogs ou de revues : « Voyons non ce qu’on a pensé mais ce qu’il faut penser pour le repos de la vie » (p. 24).

Avec de tels principes, il n’est pas étonnant que La Mettrie (1709-1751), qui était, paraît-il, la gentillesse même, soit mort d’indigestion après avoir atteint la quarantaine.

Quant à nous, nous savons que « l’homme ne vit pas seulement de pain », nous comprenons instinctivement que le pain n’est pas une fin, un but en soi, mais un moyen tout au plus. Et c’est aux fins que nous voulons nous intéresser, à « ce qui vaut vraiment la peine », comme le dit Socrate à Calliclès à la fin du Gorgias.

Le drame de la société dans laquelle nous sommes, c’est qu’elle ne fait plus la distinction entre la fin et les moyens. Nous sommes dans « le règne des moyens », comme disait Marcel De Corte en détournant le fameux « règne des fins » de Kant. Il faut chercher, il faut retrouver des fins.

A travers ce Blog, nous espérons que chacun, catholique, chrétien, christianophile ou simple chercheur de sens, pourra trouver de quoi rassasier cet appétit de savoir qui est le premier de tous les appétits, celui dont il est impossible de faire l’économie sans cesser d’être un homme. Nous voulons aussi que vous tous, lecteurs de rencontre, vous puissiez vous exprimer et intervenir sur ce Blog dans un véritable enrichissement mutuel. Pour que chacun trouve chaussure à son pied, c’est toute une équipe de rédacteurs qui alimentera régulièrement ces colonnes.

A très bientôt donc.

Abbé Guillaume de Tanoüarn

2 commentaires:

  1. Il ya évidemment beaucoup de choses à savoir à ce sujet. Je pense que vous avez fait quelques bons points dans les reportages également. Continuez à travailler, excellent travail!

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  2. Droit au but et bien écrit! Pourquoi ne pas tout le monde comme ça?

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